Jours 79, 80 et 81 – El Chalten et arrivée à El Calafate
Jour 79 - 16/12/2016
L'arrivée à El Chalten à 6h15 du matin est vraiment rude. En plus de n'avoir pas passé une super nuit dans le bus, nous sommes accueillis par une bruine et du vent, bref pas idéal pour chercher un hébergement. Nous errons dans la ville avec nos paquetages respectifs à la recherche d'une chambre. A cette heure matinale tout est encore fermé et nous écumons sans relâche les adresses du routard. Après 4 essais il est 7h du matin et nous arrivons dans un B&B qui a une chambre de libre. Les tarifs sont assez élevés mais la chambre (à SDB partagée) a le mérite d'être disponible de suite, nous nous effondrons faire une sieste et nous n'émergerons qu'à 12h00. Une fois réveillés une petite pizza chez patagonicus, un restaurant sur l'une des rues principales. Plutôt pas mal et après une nuit de voyage sans diner préalable ça fait du bien. Nous partons ensuite à la chasse aux informations pour essayer de planifier notre randonnée du lendemain. La météo n'est pas de notre côté et seule la journée de demain semble nous laisser un répit suffisant pour aller randonner. N'arrivant pas à choisir entre le Fitz Roy et la Laguna Torre, nous irons donc faire les deux ! Quelques courses pour le pique nique, quelques empanadas en guise de diner et au dodo pour se lever de bonne heure le lendemain.
Jour 80 - 17/12/2016
C'est parti pour une journée randonnée de folie, ou plutôt un peu folle. Nous partons à 7h30 de l'hôtel à la conquête du point de vue sur le Fitz Roy. 4h de marche de 750m de dénivelé dont les 400 derniers se feront en seulement 45min à 1h... ça promet. L'ascension se passe bien et l'on parvient même à distinguer quelques unes des pointes entourant le Fitz Roy durant la montée. C'est joli mais au final assez monotone et les points de vue sur la vallée sont finalement plus sympa que ceux sur les montagnes environnantes. Arrivés au pied de la dernière partie (raide et très accidentée) la météo commence à se gâter sensiblement. Nous marchions avec un peu de pluie depuis déjà une heure mais là la neige vient faire son apparition et surtout le vent. Tout d'abord raisonnable et pas trop fort il est juste désagréable et fini par forcir sur les derniers 100m de dénivelé à faire. Cela complique l'ascension et nous hésitons à continuer tant il est difficile de tenir debout.
Je m'accrocherai à Audrey pour ne pas qu'elle s'envole et nous arriverons finalement au sommet dans les temps prévus. Le Fitz Roy est sous les nuages et ne semble pas vouloir en sortir, très frustrant après autant d'effort mais c'est la nature.
Nous redescendons illico car le vent forci encore et cela devient dangereux de rester au sommet. Sur la descente nous nous rendons compte que nous avons bien fait de partir de bonne heure. En effet, même si nous avons croisé d'autres personnes parties encore plus tôt le chemin (par ailleurs très étroit) était plutôt pas trop encombré. Mais là c'est un vrai défilé, nous croisons des personnes par dizaine et en plus de la difficulté à descendre à cause du terrain escarpé, il faut sans cesse s'arrêter pour laisser passer les gens. Nous jetons quelques coups d'oeil au ciel qui semble se dégager... GRRR nous ne saurons jamais si là haut le Fitz Roy était sorti des nuages pour un instant.
Après 50 min de descente sportive nous continuons afin de rejoindre le chemin de la Laguna Torre. Environ 3h de marche sur un terrain assez plat et surtout très monotone en bordure de deux lacs. En sous bois le chemin est surtout très étroit et je me prendrai bon nombre de branches dans la figure. Quelques soucis avec un genou me feront ralentir et pester un peu mais avec un cachet c'est reparti. Une fois arrivés sur le chemin de la Laguna Torre la question se pose, allons nous la voir ou nous contentons nous de redescendre en direction de El Chalten. Audrey me motive pour l'heure supplémentaire de marche afin de la rejoindre et c'est reparti. Et alors là nous ne le regretterons pas du tout, c'est le plus chouette truc de la rando du jour. Un lac avec quelques icebergs et du vent, beaucoup de vent. Nous nous installons en bordure de lac à l'abris des embruns et c'est parti pour une jolie séance photos.
Il est déjà 16H45 et il nous faut songer à rentrer, 3h de marche nous attendent. Nous ferons la première partie à très bon rythme ce qui nous fera gagner pas mal de temps sur ce que nous avions prévu. Par contre les deux derniers kilomètres nous sembleront interminables tant nos corps commencent à nous dire stop. Après environ 35km aujourd'hui c'est un peu compréhensible. En plus nous avons la mauvaise surprise de s'apercevoir que la fin du chemin est encore à bien 1km de notre hôtel... Accueillis en plus par le vent en pleine face, le retour en ville est pénible et douloureux. Audrey rentre directement à l'hôtel et je m'occupe de quelques courses pour se faire un petit apéro réconfort et nous ressortons ensuite se faire un bon resto bien mérité. Direction donc Estela, un resto que nous avions repéré la veille. Ce sera donc pour moi un lomo au Malbec et pour Audrey un agneau de patagonie cuisiné avec des fruits rouges. Tout ça accompagné seulement de deux mojitos en apéro (bis) nous avons peur de le payer le lendemain si nous abusons de l'alcool ce soir ! Nous filons au lit après cette journée de 60000 pas, 12h de marche et grosso modo 35km, contents d'avoir réussi à tenir notre planning ambitieux initial.
Jour 81 - La récupération et direction El Calafate 18/12/2016
Réveil en douceur et curieusement sans trop de courbatures. Nous faisons nos sacs, et après un bon petit déjeuner allons acheter les billets pour le bus d'El Calafate à 13h. Sur le chemin, je ressens brusquement une douleur au pied droit et me mets à boiter un peu. Un faux pas peut être... Nous avons un peu de de temps donc nous trions quelques photos avant d'aller déjeuner en ville. Puis nous prenons le bus où nous ferons tous les deux une bonne sieste, manifestement nous avons encore besoin de récupérer de la veille...
A l'arrivée à El Calafate nous nous rendons compte que la ville est beaucoup plus étendue que les précédentes croisées en Patagonie. Faire du porte à porte pour chercher un hébergement pourrait s'avérer un peu sportif. Heureusement nous trouverons à une centaine de mètres du terminal de bus un hôtel sans charme mais avec une excellente connexion wifi (même au fin fond de la Patagonie il y a la fibre optique ! hein St Jouvent !!!). On va pouvoir mettre à jour le blog, passer quelques coups de fil et organiser la suite. En ville nous faisons le tour des agences pour trouver une excursion au Perito Moreno mais nous choisirons finalement de louer une voiture. À 2, c'est le même prix que les excursions et nous serons plus libres de nos horaires. Il est déjà 21h il faut songer à diner. Nous testerons Kau Kaleshen avec une truite de Patagonie et un risotto aux crevettes accompagnés d'un Chardonnay de Patagonie. Oui, je sais vous aimeriez gouter mais pour ça il faudra faire le voyage... En dessert une mousse au chocolat avec glace à l'orange, un régal.
Audrey: "Bref papy tu es exaucé, la nourriture s'améliore grandement en Patagonie..."
La galerie de ces 3 jours
- Jours 77 et 78 – Transfert en Argentine vers El Chalten
- Jours 82 et 83 – El Calafate et le Perito Moreno
Je suis ravi d’avoir été exaucé. Mais, pendant que vous y étiez, vous auriez dû tenter aussi de m’exhausser! Ce n’aurait pas été du luxe!
Bref, matitunalement, j’ai lu et relu le récit très fidèle et vivant de vos nouvelles aventures. Malgré vos “excès” apéritifs, vous ne risquez pas de prendre des kilos. C’est beau d’être jeune et nous sommes surpris, même si pieds et genoux renâclent parfois, de votre résistance!
Mais une chose transparaît! A l’évidence, il suffit de regarder les photos, vos sourires, votre rayonnement, vous êtes heureux et c’est ce qui compte. Heureux et fiers des prouesses, car ce sont de véritables prouesses que vous accomplissez.
Nous partons demain à COLOMBELLES et c’est de là que nous sablerons le champagne en passant aux “aventures” de nos merveilleux petits-enfants. Où serez-vous pour le réveillon?
Très affectueux baisers. Mamie et Papy